On s’est tous demandé au moins une fois ce qui se cache derrière toutes les inscriptions que l’on peut lire sur son objectif photo. Ne cherchez plus, vous trouverez dans cet article tout ce qu’il vous faut pour décoder votre caillou. Je suis certain que cela vous aidera à choisir plus intelligemment votre prochain objectif.
Afin de vous aider à naviguer plus facilement, voici le sommaire de l’article:
Compatibilité objectif-boîtier
Une mise-au-point rapide et silencieuse !
Abréviation spécifique à Nikon
Voici ce que l’on peut lire sur un objectif Nikon ou Canon :
Ne vous en faites pas. En dessous de chaque partie, il y aura les équivalences pour les autres marques 😉
Compatibilité objectif-boîtier
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
DX pour Nikon et EF-S pour Canon désigne un objectif spécialement conçu pour les reflex à capteur APS-C. Cela veut simplement dire que vous ne pourrez pas l’utiliser sur un reflex plein format. Si le type de monture ou le sytème électronique de l’objectif ne vous empêche pas de l’installer sur votre boîtier, dans tous les cas, son cercle image ne sera pas assez grand pour couvrir la totalité d’un capteur plein format. Vous allez mieux comprendre en image.
Voici une photo prise avec un Samyang 8 mm f/3.5 CS (dédié exclusivement aux capteurs APS-C) FISH EYE monté sur un reflex APS-C (Canon 400D)
Jusque ici, rien d’anormal.
Et voilà une seconde photo prise avec le même objectif monté sur un reflex plein format (Canon 5D Mark II).
L’image transmise par cet objectif n’est tout simplement pas assez grande pour couvrir toute la surface d’un capteur plein format.
Voici un petit schéma qui, je l’espère, vous aidera à comprendre encore mieux le phénomène :
En revanche, vous comprenez aisément que l’inverse est possible. Vous pouvez parfaitement utiliser un objectif pour plein format sur un reflex à capteur APS-C. Chez Canon, on les repère grâce au sigle EF. Chez Nikon, un capteur plein format est noté FX. Néanmoins, cela n’apparaît pas sur l’objectif. Donc, s’il n’y a pas écrit DX, c’est un objectif FX 😉
Vous trouverez ci-dessous l’abréviation correspondant à la marque de votre objectif :
Objectif compatible APS-C
Canon : EF-S
Nikon : DX
Sigma : DC
Tamron : DI II
Samyang : CS
Pentax : DA
Sony : DT
Objectif compatible APS-C et plein format
Canon : EF
Nikon : FX (n’est pas indiqué sur l’objectif)
Sigma : DG
Tamron : DI
Samyang : S’il n’y a pas le sigle CS, l’objectif est compatible APS-C et plein format.
Pentax : FA
Sony : S’il n’y a pas le sigle DT, l’objectif est compatible APS-C et plein format.
La focale
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
Voici un petit schéma qui vous montre quel focale utiliser en fonction de ce que vous voulez faire :
Attention, ce schéma n’est pas une vérité absolue. Il est seulement là pour vous donner une base que vous pourrez ensuite dépasser. En réalité, je vous y encourage. Par exemple, vous pouvez utiliser un 85 mm pour faire du paysage ou un 28 mm pour faire du portrait. Je vous invite à regarder la série Face 2 Face du talentueux JR.
Le 18-300 mm de Nikon est un objectif à focale variable (= zoom). Avec une telle plage focale, vous pouvez couvrir absolument tous les sujets : paysage, reportage, portrait, sport, animalier… Bon ok, peut-être pas de la macro ou de l’architecture. Vous n’aurez jamais besoin de changer d’objectif ou d’avoir à vous déplacer pour recadrer. Il vous suffit de zoomer.
Mais comme dirait Xavier :
Objectif MEGA POLYVALENT = MOYEN en TOUT = EXCELLENT en RIEN.
En fait, sur l’autel de la polyvalence, on sacrifie souvent, pour ne pas dire systématiquement, la qualité optique. Alors oui, c’est un bon objectif pour ceux qui ne veulent pas s’encombrer. Maintenant, il faut savoir ce que l’on achète et ne vous attendez pas des miracles. En un mot : « il fait le job et puis c’est tout ».
Le 400 mm de Canon est un objectif à focale fixe. Ici, pas de suspense, cette longueur focale se prête d’avantage à la photographie sportive ou animalière. Et cet objectif le fait très bien car il est dédié à cette utilisation ! Mais, comme je l’ai dit, rien ne vous empêche de l’utiliser pour faire du paysage. Cela peut donner de superbes compositions 😉
Comme son nom l’indique, c’est une focale fixe. C’est donc à vous de vous déplacer pour inclure ou exclure un élément de votre cadre. Avec un 400 mm, j’admets que ce n’est pas évident. Il vous faudra faire plusieurs dizaines de mètres avant d’y changer quelque chose. En revanche avec un 50 mm (35 mm sur APS-C), c’est déjà beaucoup plus simple. Si vous êtes un habitué du blog, vous connaissez notre amour pour cette focale. Le fait d’être obliger de se bouger vous invite à tourner autour de votre sujet pour trouver le meilleur point de vue. Cela vous contraint à travailler votre cadre avec minutie. Et grâce à cela, vous forgerez votre oeil de photographe.
Peu importe la marque de votre objectif, la distance focale d’un objectif est une mesure universelle 🙂
Ouverture maximale !
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
Ce nombre vous indique l’ouverture maximale à laquelle vous pouvez ouvrir le diaphragme de votre objectif.
Plus le chiffre est petit (f/1.4 par exemple), plus le diaphragme peut s’ouvrir grand. Cela vous permet d’avoir une très faible profondeur de champ mais aussi de pouvoir shooter en condition de basse lumière.
Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Cliquez ici pour regarder notre vidéo sur le mode priorité ouverture. Tout y est expliqué par Xavier 😉
Petite précision concernant le Nikon qui indique deux ouvertures : une à f/3.5 et l’autre à f/6.3. En fait, f/3.5 correspond à l’ouverture maximale lorsque votre objectif est réglé sur 18 mm. Vous l’avez compris : f/6.3 correspond à l’ouverture maximale lorsque vous shootez à 300 mm. Concrètement, ce n’est vraiment pas terrible. Vous aurez beaucoup de mal à respecter la fameuse règle du 1 pour 1 avec une ouverture aussi petite. A moins d’être en plein soleil…
Lorsqu’un zoom, indique une seule valeur, comme le Canon EF 24-70 mm f/2.8 II L USM, on dit qu’il est à ouverture constante. Ainsi, peu importe la focale utilisée, que ce soit 24, 50 ou encore 70 mm, l’ouverture maximale restera la même : f/2.8. C’est un avantage considérable à prendre en considération. Il y a un avantage considérable à prendre
Là encore, peu importe la marque de votre objectif, il s’agit d’un langage universel.
Corriger les défauts optiques
Aberration chromatique
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
© Canon
Chez Nikon, ce sigle vous indique que votre objectif est équipé d’une lentille à faible dispersion (ED : Extra Low Dispersion). Quèsaco ? Cela veut simplement dire que le verre utilisée pour cette lentille est conçue pour corriger et minimiser les aberrations chromatiques.
Voici un exemple d’aberration chromatique :
Une aberration chromatique se matérialise donc par une frange colorée (violette, verte, jaune, bleu, rouge) sur les contours des objets.
Voici la même photo prise avec un objectif équipé d’une lentille à faible dispersion (ED) :
Vous pouvez constatez que toutes les franges violettes ont disparu de l’image.
Pour savoir si votre objectif dispose de ce type de lentille, vous devez retrouver le sigle ci-dessous dans le nom de votre objectif et/ou dans sa fiche technique :
Canon (classé par qualité croissante) : UD < Super UD (indiqué dans les caractéristiques détaillées de l’objectif) < DO (indiqué dans le nom de l’objectif et se distingue par un liseré vert autours de l’objectif)
Nikon : ED (indiqué dans le nom de l’objectif)
Sigma : APO (indiqué dans le nom de l’objectif)
Tamron : LD et XLD (indiqué dans le nom de l’objectif)
Samyang : ED (indiqué dans le nom de l’objectif)
Pentax : ED (indiqué dans le nom de l’objectif)
Sony : ED (indiqué dans les caractéristiques détaillées de l’objectif)
Flare et images fantômes
Lorsque vous shootez à contre-jour, les rayons du soleil entrent directement dans l’objectif et produisent deux types d’effets : le flare et les images fantômes.
Le flare se manifeste par un léger voile blanc et les images fantômes par de petits reflets colorés :
Pour limiter l’apparition de flare et d’images fantômes, les lentilles de l’objectif reçoivent un traitement anti-reflets. Afin de savoir si un objectif possède un tel revêtement, vous devez retrouver le sigle ci-dessous dans le nom de votre objectif et/ou dans sa fiche technique :
Canon : Traitement multi-couche Super-Spectra (indiqué dans les caractéristiques détaillées de l’objectif)
Nikon : N (indiqué sur l’objectif)
Sigma : MC (toutes leurs objectif possède ce revêtement)
Tamron : eBAND (indiqué dans les caractéristiques détaillées de l’objectif)
Samyang : MC
Pentax : SMC (indiqué sur l’objectif)
Limiter le flou de bougé…
…grâce à la stabilisation optique :
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
Lorsque vous prenez une photo à main levée, ce système permet à l’objectif de compenser vos tremblements lorsque vous appuyer sur le déclencheur. Dans des conditions de basse lumière, cela vous donne la possibilité de baisser votre vitesse d’obturation pour gagner en luminosité. Vous pouvez ainsi descendre en-dessous de la règle du 1 pour 1 tout en évitant de générer du flou de bougé. Et c’est quasi indispensable sur un téléobjectif (85 mm et plus) où l’on est très vite confronté à ce type de problème.
Et sinon, comment ça fonctionne ? En fait, dès l’instant où l’on appuie à mi-parcours sur le déclencheur, le stabilisateur déplace en permanence une lentille dans le sens opposé au mouvement généré par l’utilisateur. Tout ça à l’aide d’un détecteur de mouvement.
Voici une vidéo amateur qui vous montre clairement comment ça marche :
Pour savoir si votre objectif est stabilisé, vous devez retrouvé cette abréviation dans le nom de votre objectif :
Canon : IS
Nikon : VR
Sigma : OS
Tamron : VC
Samyang : Il n’existe pas de système de stabilisation pour cette marque.
… ou la stabilisation mécanique :
Ce système fonctionne de la même façon qu’une stabilisation optique, si ce n’est qu’il agit directement sur le capteur. Cela offre un avantage considérable : TOUS vos objectifs sont (indirectement) stabilisés. En fait, peu importe l’objectif utilisé, le capteur compensera toujours vos tremblements.
Voici une vidéo amateur montrant une stabilisation mécanique en action :
Comme vous avez pu le voir, la stabilisation est active uniquement lorsque l’utilisateur appuie à mi-parcours sur le déclencheur pour faire sa misa-au-point.
Ce système concerne les reflex des marques Olympus, Sony et Pentax.
Une mise-au-point rapide et silencieuse !
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Canon EF 400 mm f/4 DO IS USM
C’est ce que vous permet une motorisation ultrasonique. Ce mécanisme est vraiment très utile en photographie de sport où il nécessaire de faire le point rapidement ou encore pour un photographe animalier qui a besoin d’être le plus silencieux possible.
Attention, il existe néanmoins deux systèmes de motorisation ultrasoniques :
Le moteur de type annulaire qui se trouve dans les objectifs à grande ouverture (par exemple f/1.2) et les super téléobjectifs (par exemple un 200 mm). Il s’agit du moteur le plus performant. Il permet également de corriger manuellement la mise-au-point sans avoir à débrayer l’autofocus en mode manuel (MF). On appelle ça le Full Time Manual (= tout le temps en manuel). On le retrouve parfois dans les fiches techniques sous le sigle FTM.
© Canon
Mais à cause de sa grande taille et de son coût, il n’équipe malheureusement pas tous les objectifs. Il est alors remplacer par un micro-moteur mois cher, plus petit et moins performant pour équiper certains objectifs plus compacts d’entrée de gamme et milieu de gamme.
© Canon
Il existe deux tailles différentes de micro-moteurs. La version plus petite est essentiellement utilisé dans les zooms très compacts.
Pour savoir si votre objectif dispose d’une motorisation ultrasonique, vous devez trouver cette abréviation dans votre objectif :
Canon : USM (moteur annulaire ou micro-moteur) et STM (micro-moteur ultra silencieux dédié à la vidéo)
Nikon : AF-S (moteur annulaire ou micro-moteur)
Sigma : HSM (moteur annulaire ou micro-moteur)
Tamron : USD (moteur annulaire) et PZD (micro-moteur)
Samyang : Il n’y a pas d’autofocus sur les objectifs de cette marque.
Pentax : SDM (micro-moteur)
Sony : SSM (moteur annulaire) et SAM (micro-moteur)
Concernant Canon, Nikon et Sigma, il est impossible de connaître précisément le type de motorisation utilisée grâce aux sigles présents sur l’objectif ou bien à l’aide de sa fiche technique. Je me suis donc mis en quête de trouver un moyen de les différencier.
Pour Canon, c’est relativement simple. Si une motorisation annulaire est utilisée, vous retrouverez les mots « moteur USM annulaire » dans la rubrique « Points forts » ou « Caractéristiques détaillées » de l’objectif (sur le site officiel de Canon). Sans ça, il vous suffit de cliquer ici pour connaître le type de motorisation de votre objectif Canon.
Pour ce qui est de Nikon, cette information n’est jamais donnée dans la description des objectifs AF-S et nulle part ailleurs sur leur site officiel. J’ai alors contacté le service technique pour leur demander quels sont leurs objectifs à motorisation annulaire et l’on m’a répondu que cette information est confidentielle… Petit cachottier 😉
J’ai néanmoins trouvé une solution. Nous savons qu’un moteur annulaire est le seul système à permettre une correction manuelle de la mise-au-point sans avoir à débrayer l’autofocus (FTM). Cette fonction est identifiable sur les objectifs Nikon grâce au commutateur « A/M – M ». Il permet de choisir entre une mise-au-point automatique avec retouche manuel du point (A/M) ou une mise-au-point totalement manuel (M).
Partant de ce principe, un objectif ayant un tel commutateur est donc équipé d’un moteur annulaire.
En revanche, si c’est un commutateur « A – M », il s’agit seulement d’un micro-moteur.
Pour Sigma, je n’ai rien trouvé permettant de différencier les deux types de motorisation. Néanmoins, on peut retrouver dans toutes les descriptions d’objectifs de leurs trois nouvelles gammes (Art, Contemporary et Sports), l’image ci-dessous :
Concernant les trois nouvelles gammes de Sigma, je pense qu’ils utilisent bel et bien une motorisation annulaire 😉
Objectif photo haut de gamme : €€€
C’est le top du top de la marque ! Chez Canon, il s’agit de la série L identifiable au petit liseré rouge entourant l’objectif. Chez Nikon, c’est un liseré doré.
Avantages : lentilles à faible dispersion, traitement anti-reflet, étanche à la poussière et à l’humidité, ouverture constante pour quasi tous les zooms, mise-au-point ultrasonique annulaire, stabilisateur… Bref, un concentré de qualité optique et de hautes performances.
Inconvénient(s) : c’est cher… Et parfois, très cher. Mais la qualité a un prix.
Voici comment déterminer si un objectif fait partie de cette fameuse gamme prestige :
Canon : L (objectifs avec liseré rouge)
Nikon : Objectifs avec liseré doré.
Sigma : ART (nouvelle série haut de gamme) et EX (ancienne série haut de gamme)
Tamron : SP et XR
Samyang : Il n’y a pas de gammes différentes pour cette marque.
Pentax : Limited
Sony : G
Abréviation spécifique à Nikon
AF-S DX NIKKOR 18-300 mm f/3.5-6.3 G ED VR
Cette petite lettre vous informe simplement que cet objectif ne dispose pas de bague de diaphragme, contrairement aux NIKKOR D. L’ouverture se règle alors via la molette du boîtier. Comme sur la plupart des objectifs récents, d’ailleurs 😉
J’espère que cet article vous a plu et qu’il vous aidera à choisir votre prochain objectif avec clairvoyance ! Merci de m’avoir lu et à très bientôt sur Objectif Photographe 😉
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